Cette semaine après les pluies d’orage, mon jardin fut animé par le passage de nombreux escargots.
En les observant, je me suis permis de me poser et de tirer profit de leur existence.
Si vous deviez à votre tour, évoquer ce qui caractérise principalement l’escargot, à quoi penseriez-vous spontanément ?
La lenteur ou l’héroïsme ? Et pourquoi pas les deux ?
C’est effectivement deux caractéristiques que l’on peut attribuer à cet animal familier qui fréquente nos jardins.
Une fois n’est pas coutume, je débuterai par son héroïsme :
Tout d’abord il faut savoir que l’escargot se déplace, seulement vers l’avant, grâce à son pied, qui est en fait un gigantesque muscle qui se contracte et s’allonge alternativement, c’est le phénomène de reptation.
Cette caractéristique de toujours aller de l’avant, répond parfaitement à cette perle de vie retenue lors de l’une de mes lectures :
« L’escargot est naturellement héroïque : l’escargot ne recule jamais » Alexandre Vialatte
Quel que soit les obstacles, le gastéropode à coquille ne renonce jamais à aller de l’avant.
Dans sa quête d’avancer, il n’hésite pas à emprunter de nombreux chemins. Même les plus risqués et qui semblent inadaptés pour lui.
Malgré sa charge à porter, il avance sans relâche pour trouver ce dont il a besoin pour se ressourcer.
Comme l’escargot, avons-nous cette même détermination à aller de l’avant ?
A ne pas renoncer face aux premiers obstacles, à ne pas penser que nous ne sommes pas à la hauteur ?
Acceptons nous de ne nous laisser influencer par notre environnement et nos propres schémas de pensées vis à vis de nos rêves ? Avons-nous tendances à les abandonner facilement ou sommes-nous héroïque ?
Quant à sa lenteur, il est vrai que l’escargot ne fait pas parti des animaux les plus rapides.
Mais l’escargot n’a pas de nécessité à se précipiter.
En effet, il possède l’essentiel sur lui : sa coquille protectrice et il se nourrit de terre humide qu’il absorbe ou rejette.
Autrement dit, il se nourrit du chemin qu’est le sien. Et cela demande de prendre son temps.
Enfin, j’aime beaucoup cette vision de Jung-mok, une moniale bouddhiste coréenne :
“l’escargot est lent mais il n’est jamais en retard “.
Vu sous cet angle, prendre son temps ne permet-il pas d’épouser totalement l’instant présent ?
Ou, est-ce que je cours sans cesse après un idéal, le succès, l’argent, le temps, le résultat ?
Qu’est-ce qui m’empêche de me détendre dans la plénitude de l’instant ?
Dans la nature, chaque animal, chaque végétal, chaque pierre est l’opportunité de recevoir un enseignement de qualité.
Nous avons ainsi la possibilité de méditer sur nos croyances, nos résistances et sur la façon dont cet enseignement de la nature peut résonner dans notre propre vie.
Après les prochaines pluies, si vous croisez des escargots, seriez-vous prêts à recevoir son enseignement en prenant votre temps ? et repartir de l’avant ?